La MSH Dijon développe un projet de mise à disposition de données historiques sur la population parisienne (aspects sociaux et judiciaires)
Sous la responsabilité scientifique de Hervé MARCHAL, ce projet, est financé par PROGEDO (ProgedoIR* est l’infrastructure nationale pour les données en sciences humaines et sociales quantitatives). Il a pour ambition de mettre à disposition des chercheurs un ensemble de données historiques portant sur la population parisienne de la fin du XIXe siècle au début du XXe siècle, plus particulièrement sur leurs origines (importance de l’exode rural, poids de « l’étranger »), la composition des familles et les phénomènes de délinquance.
Le corpus considéré est constitué de six bases de données :
• Registres des commissariats de police : cette série de trois bases, surnommées « mains courantes », regroupe des données sur près de 5 000 affaires traitées en 1900 par les commissariats de trois quartiers parisiens très différents : Belleville (20e), Le Roule (8e) et Saint-Merri (4e). Ces registres anonymes offrent une vision des délits quotidiens (prostitution, mendicité, vols) et de l’activité policière globale (commissions rogatoires, constatation de suicides, etc.). Ces bases s’appuient sur des archives de la Préfecture de police.
• Les bases sur la délinquance parisienne :
- La base « Sursis » constituée par un échantillon de jugements correctionnels rendus à Paris entre les années 1888 à 1894. Elle représente 8 346 jugements sans nom d’individu. D’abord destinée à analyser les effets de la loi Béranger de 1891 sur le sursis, elle s’est élargie à un vaste échantillon de jugements correctionnels. Elle repose sur des archives de Paris.
- La base « Commune » intitulée aussi « les jugements du second semestre de 1871 » est constituée par un échantillon des jugements correctionnels rendus à Paris entre juin et décembre 1871. Elle représente 2 088 jugements sans nom. Cette base documente la délinquance parisienne au lendemain de la Commune. Elle repose également sur des archives de Paris.
• La base « Garnis » : cette base contient des données nominatives sur environ 25 000 ménages parisiens vivant dans des hôtels meublés et garnis, réparties sur les années 1926, 1931 et 1936. Elle permet d’explorer la structure familiale et la mobilité des habitants, en comparant notamment les hôtels garnis aux maisons ordinaires. Cette base s’appuie aussi sur les archives de Paris.
Ce corpus de données constitue une ressource scientifique exceptionnelle pour les historiens, sociologues, géographes et spécialistes en sciences juridiques et politiques, offrant une plongée unique dans la dynamique sociale et judiciaire des populations migrantes et autochtones dans le Paris de la fin du XIXe siècle.
Il sera traité en rendu accessible grâce au travail de la PUDD et du Pôle Informatique de la MSH Dijon.